La classification

Classification 2015 Aucun signataire...

9 décembre 2014

En préalable de la RPN du 9 décembre 2014, était prévue la signature du protocole sur la classification.

Aucune Organisation Syndicale n’a signé !
Fait inédit !

Le Directeur de l’UCANSS regrette que « les propositions n’aient pas été d’une grande ampleur », mais rappelle que « le contexte financier actuel a pesé sur les mesures proposées ».

L’employeur, informe qu’il fera part demain au COMEX de « ce résultat ».


 

Salariés de la Sécu,

tous dans l’action,

avec cette classification,

ils se moquent de nous

 3 décembre 2014

Travailler à défendre les intérêts des salariés de la Sécurité sociale pose la question d’avoir une analyse lucide de la situation sociale et politique.

Aujourd’hui, la politique clairement assumée du gouvernement vise à répondre aux seules exigences patronales. Après avoir, au début du quinquennat, fait semblant de remettre la retraite à 60 ans, nous avons droit à une série de pactes et d’accords tous aussi catastrophiques les uns que les autres.

Du pacte de compétitivité, issu du rapport Gallois, au crédit d’impôt pour la compétitivité pour l’emploi, du pacte de responsabilité à celui de solidarité et les 50 milliards de cadeaux au patronat, sans oublier le pacte de stabilité imposé par l’Union Européenne, le pouvoir en place n’en finit plus de pactiser avec le Medef trop heureux de bénéficier de ce pactole engrangé sur le dos des salariés.

Le même Medef, qui n’en n’a jamais assez, se lance dans une véritable campagne revendicative : seuils sociaux, travail du dimanche, durée légale du travail, dérogation au SMIC, hiérarchie des normes… autant de remise en cause de nos droits sociaux.

Personne n’est dupe, l’objectif n’est pas de « créer » de l’emploi. Le seul, l’unique objectif c’est l’extension du marché… Faire du fric encore et toujours, sur le dos des salariés ou en le volant aux cotisants pour se le partager entre quelques uns : 80% des actions sont détenues par 5% des actionnaires.

Chers Camarades nous sommes en guerre sociale.
Ces gens-là nous font la guerre…

Évidemment tout cela a des conséquences dramatiques dans notre profession où nos Dirigeants suivent l’exemple donné plus haut et nous servent ou plutôt nous matraquent du « le contexte est contraint », « on ne peut pas faire autrement » ou « ce n’est pas moi, c’est la tutelle ».

A la Sécu après avoir perdu près de 20000 emplois en 10 ans, les COG qui viennent d’être signées en prévoient 8800 supplémentaire d’ici 2017. On « négocie », enfin on essaie, pendant 18 mois une classification qui se résume à quelques mesurettes d’un montant de 0,8% de la masse salariale financées de surcroit grâce au gel de la valeur du point depuis 2010 et jusqu’à 2017 !!!

Comble du mépris on apprend que les exécutions budgétaires des frais de personnel se montent en moyenne à 97,5%, et que la RMPP pourrait être potentiellement fixée à 1,65%, un taux historiquement bas !

C’est un véritable plan social, un plan de milliers de suppressions d’emplois qui se met en place dans l’Institution. Cette politique d’austérité, identique pour l’ensemble des branches, est à brève échéance source de danger pour les missions et le devenir de notre Sécurité sociale, c’est à terme son existence même qui est menacée. Surtout, lorsque l’on connaît le programme dit de « rénovation sociale » du Medef et ses propositions en matière de financement de l’Assurance maladie et de santé qui prévoit 10 milliards supplémentaires d’économies.

Défendre les droits des salariés de la Sécurité sociale, c’est défendre la Sécurité sociale !

C’est pour ces raisons que nous nous opposons au pacte de responsabilité, que nous en exigeons le retrait et que nous demandons la fin, sans aucune contrepartie, de l’ensemble des exonérations de cotisations sociales qui n’ont aucune efficacité sur l’emploi et plombent les comptes de notre Protection sociale !

C’est pour ces raisons que nous sommes fermement opposés à la fiscalisation et à la fin du salaire socialisé, fermement opposés à la fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu comme au prélèvement de l’impôt à la source.

Nous sommes viscéralement attachés au financement de la Sécurité sociale par le salaire socialisé. L’entreprise est un lieu de production des richesses : les profits et la plus-value doivent être soumis à cotisations sociales.

Chers camarades, nous sommes dans une période de résistance,
de résistance contre ceux qui veulent casser la Sécu !
Cette résistance doit s’organiser autour d’un syndicalisme porteur d’alternatives, un syndicalisme de lutte de classe et de masse.

Nous sommes devant un impératif : il nous faut redonner la priorité à une lutte qui doit nous trouver unis devant les attaques les plus dures qui nous sont infligées à une heure où c’est ni plus ni moins l’avenir même de notre Sécurité sociale qui est hypothéquée.

Faire front commun à l’heure où d’autres syndicats ont abdiqué et ont décidé d’accompagner des politiques qui étranglent les peuples et asservissent toujours plus les salariés.

Faire front commun pendant que le patronat détricote notre droit social et que les actionnaires se gavent sans même ne plus avoir la décence de s’en cacher.

Chers camarades, il est possible autour de revendications communes, d’engager une campagne de syndicalisation et d’action dans notre profession.

- Augmentation de la valeur du point,
- une véritable classification pour tous les salariés
- arrêt des suppressions d’emplois,
- embauche en CDI,
- défense de la CCN.

Comme le 18 mars et le 16 octobre
Avec la CGT, pour défendre la SECU et son personnel
Ensemble pour être plus fort


 

Classification 2015 pour le personnel de la SECU

20 mois de négociation et une minable classification , qui en dit long sur le dialogue sociale à la SECU

mardi 25 novembre 2014

/

Aucune augmentation des rémunérations pour 2014

Le Directeur de l’UCANSS annonce que l’ensemble des mesures proposées par l’employeur aurait un surcoût entre 0,8 et 0,9% en 2015 et 0,76% en 2016.

La RMPP (voir l’article)... est utilisée pour glisser des aménagements classification résorbable en cas de promotion et d’attribution de points de compétences.

Seuls 17 % du personnel est concernés par une avance sur l’avenir,  RIEN pas un centime pour tous les autres.

Une classification à ZERO ce sont les points de compétence  qui servent d’ajustement à l’augmentation du coefficient

L’UCANSS insère dans la grille :
Employés et cadres la création d’un niveau 5.
Dès lors l’actuel 5a devient 6, le 5b 7 et le 6 classé niveau 8, le 7 devient 9, le 8 passe 10.... (voir tableau)

Et voila l’illusionniste "UCANSS" à l’oeuvre pour les cadres :
La fiche de paie affichera un coefficient de niveau supérieur, "la sensation d’avoir obtenu une promotion" sans un centime d’augmentation, "quel tour de passe passe".

Exemple pour un niveau 3 qui ne change pas de niveau :
Coefficient de 215 points + 26 points d’expérience + 18 points de compétence = 259 points actuellement
Avec la nouvelle grille de coefficient, un niveau 3 passera au coefficient 226 points + 26 points d’expérience = 252 points, il se verra donc actualisé de ces pas de compétence à hauteur de 7 points pour être égal à 259 points.
Ce sont donc ses points de compétence qui servent d’ajustement à l’augmentation du coefficient.

L’ancienneté :
2 points par année d’ancienneté seront ouverts dans la limite de 30 ans au lieu des 25 ans actuellement.
Cette disposition s’applique aux personnels qui ont atteint le plafond des 25 ans, mais aussi pour ceux qui ont atteint 30 ans d’ancienneté.
Pour ces derniers, le rattrapage des deux points se fera tous les ans.

Modification d’attributions des pas de compétences :
7 points
- pour la grille des employés et cadres du niveau 1 à 5
12 points
- Pour la grille des employés et cadres du niveau 6 à 9
15 points
- Pour la grille des employés et cadres du niveau 10 à 11
18 points
- Pour la grille des ingénieurs conseils du niveau 12 A à 14

Classification des Employés et Cadres :
Niveau 1 Coef. Qualif 210 point : Coef. max 315
Niveau 2 Coef. Qualif 211 point : Coef. max 338
Niveau 3 Coef. Qualif 226 point : Coef. max 374
Niveau 4 Coef. Qualif 247 point : Coef. max 402
Niveau 5 Coef. Qualif 260 point : Coef. max 440
Le Niveau 5A Devient Niveau 6 Coef. Qualif 276 point : Coef. max 484
Le Niveau 5B Devient Niveau 7 Coef. Qualif 300 point : Coef. max 520
Le Niveau 6 Devient Niveau 8 Coef. Qualif 330 point : Coef. max 550
Le Niveau 7 Devient Niveau 9 Coef. Qualif 365 point : Coef. max 656
Le Niveau 8 Devient Niveau 10 Coef. Qualif 405 point : Coef. max 664
Le Niveau 9 Devient Niveau 11 Coef. Qualif 435 point : Coef. max 709

Enfin la Mobilité fonctionnelle reconnue (une bonne nouvelle)  :
Lors d’une vacance de poste avec un même coefficient mais en changeant d’emploi, le salarié retenu bénéficiera d’une augmentation d’au moins 105%.

Texte soumis à la signature dès le 9 décembre 2014

Lire l’article "une analyse lucide de la situation sociale et politique..."

Comme le 18 mars et le 16 octobre 2014
Avec la CGT
Ensemble pour défendre la SECU et son personnel !

P.-S.

Rien ne va plus à la Sécu.

La valeur du point de salaire n’a pas été revalorisée depuis mai 2010.

Réorganisations et restructurations se succèdent, les suppressions d’emplois sont légion, expliquant en grande partie la dégradation concomitante des conditions de travail du personnel et du service rendu aux assurés sociaux, ainsi que les retards qui s’accumulent dans le traitement des dossiers.

On « négocie », pendant environ 20 mois une classification qui se résume à quelques mesurettes d’un montant de 0,8% de la masse salariale financées de surcroit grâce au gel de la valeur du point depuis 2010 et jusqu’à 2017 !!!

Comble du mépris on apprend que les exécutions budgétaires des frais de personnel se montent en moyenne à 97,5%, et que la RMPP pourrait être potentiellement fixée à 1,65%, un taux historiquement bas !

Entre 2005 et 2011, 1.949 accueils ont été fermés dans les caisses primaires d’assurance-maladie, les services médicaux, les CAF et les caisses de retraite. 130 organismes de Sécu ont disparu à la suite des fusions plus de 20.000 postes ont été supprimés, soit 10% des effectifs et es COG qui viennent d’être signées en prévoient 8800 supplémentaire d’ici 2017.

Le recours aux heures supplémentaires et à l’embauche de salariés sous contrat précaire s’est fortement développé.

 


 

 

 

Pièce - Salaires & Classification - Acte 1

 

Acte 1 - Mérite ou la distribution des prix


Le BAL DES FRUSTRES


Une Tragi-comédie annuelle, inspirée de faits réels ou se révèlent _ malaise, frustration et culpabilité
Mise en scène par la Direction
Produit par l’UCANSS

 

Acte I - Scène 1 -

De la métaphysique du problème
En scène : le cadre RU + voix du metteur en scène

Le cadre RU (seul en scène, préoccupé)  :
Qu’est-ce que le mérite ?
(il cherche dans le Larousse et lit à haute et intelligible voix)
Mérite : ce-qui-rend-une-personne-digne-d’estime.

Et dans notre travail , concrètement, qu’est-ce qui rend digne d’estime ?
Le travail fourni ? Les résultats obtenus ?
L’investissement mis en œuvre ? Les progrès constatés ?
L’effort réalisé ? L’assiduité ?
(grand moment de solitude… Désemparé, lève la tête, quémandant une réponse)

Le metteur en scène : L’accroissement de compétences avérées ou l’atteinte d’objectifs ou un investissement particulier ou de fortes capacités d’adaptation, tu RÉCOMPENSERAS !

Le cadre RU : Euréka ! Je vois que le champ des possibles s’élargit ! C’est donc 100% du personnel qui est digne d’estime !
Du coup, cette année, je vais proposer l’ensemble de mon équipe pour la distribution des prix !

Malheureusement, c’est d’une voix péremptoire que le metteur en scène nous ramène à la triste réalité…

Acte I - Scène 2 -

Un réseau d’emplois fictifs ?
En scène : le cadre RU , la cad sup’RDS, + voix du metteur en scène

Le metteur en scène : Quoi ? 100% d’élus ?
Et pourquoi pas des professionnalisations en plus, tant que vous y êtes ! Ce sera 27% et n’y revenez pas !

Le cadre RU (interloqué)  : Mais alors quoi ? Dois-je comprendre que sept virgule trois personnes sur dix dans mon équipe ne seraient que des branquignols ? Qu’elles n’auraient pas travaillé ? _ Qu’elles seraient incompétentes, voire inadaptées ? Qu’elles n’auraient pas fait d’effort …n’auraient pas contribué à l’atteinte des objectifs ?

La cad sup’RDS (d’un ton qui se veut rassurant) : Mais non voyons, rassure-toi ! Tu n’es pas à la tête d’un réseau d’emplois fictifs !
C’est juste une question de budget : tu sais, avec l’enveloppe dont nous disposons, nous ne pouvons récompenser que deux virgule sept personnes sur dix !

Le cadre RU (quittant penaud la scène, tout en marmonnant)  : Rassuré….Mmm qu’à moitié… Car enfin, enveloppe ou pas, c’est à moi et à moi seul qu’incombe l’annonce de la nouvelle aux 73% de non élus.
C’est à moi qu’ils feront part de leur découragement et de leur écœurement face au manque de reconnaissance.
Au bal des frustrés, je ne ferai pas banquette !
(il sort)

Acte I - Scène 3 -

What is the question ?
En scène la CGT s’adressant au public (le ton crescendo)

La CGT : A bien y réfléchir, il semblerait que la reconnaissance du mérite telle que la pratique notre direction, n’aurait pour but que le malaise des cadres managers, la frustration de 80% d’exclus, et par ricochet , le sentiment de culpabilité - oui oui , je dis bien de culpabilité des 20% d’élus.
Mais ce serait trop réducteur. En fait, les objectifs de la direction sont bien plus ambitieux :
(articulant pour bien se faire entendre)
INDIVIDUALISER les salaires, LIMITER leur évolution, CASSER le collectif en divisant les salariés. La preuve : 80% de frustrés posent la question " Pourquoi lui et pas moi ? " Ou (chuchoté) plus rarement il est vrai, 20% de "coupables“ s’interrogent " Pourquoi moi et pas lui ? Pour qui je vais passer au regard de mes collègues ? "
Au total, chaque année, ça fait 100% du personnel qui se pose les deux mêmes mauvaises questions.
Alors, comment sortir de ce piège machiavélique qui génère malaise, frustration, culpabilité et division et qui nous amène, chaque année, à nous taper les uns sur les autres ?
Et si la question, la vraie, celle à se poser était plutôt :
Comment grossir l’enveloppe dédiée à l’attribution des points de compétence et professionnalisations ?
Ou encore : pourquoi l’enveloppe est-elle de plus en plus mince, d’année en année ? (La CGT s’apprête à sortir de scène quand elle se heurte au cadre RU et au cad sup’RDS en pleine conversation – elle leur emboîte le pas)

Acte I - Scène 4 -

On-ne-nous-dit-pas-tout !
En scène : le cadre RU, la cad sup’RDS, la CGT.

La cad sup’RDS : C’est comme ça, on n’y peut rien.
Tu proposes en priorité les personnes qui n’on rien eu depuis 3 ans !

Le cadre RU : Mais… du coup, ça n’a rien à voir avec…

La cad sup’RDS (lui coupant la parole) : Arrête de chinoiser ! _ On est tous dans le même bateau !

La CGT (se glisse entre les 2 personnages) : Heu… Non ! Nous ne sommes pas tous dans le même bateau ! Par contre, la direction nous mène en bateau ! Tiens, en 2011, le taux d’attribution des points pour nos directeurs est assez similaire à celui des employés et cadres : 27%.
Sauf que la comparaison s’arrête là… 64% de ces directeurs ont reçu un nombre de points supérieur au minimum conventionnel, soit une moyenne de 28 points dans l’Assurance Maladie.

Le cadre RU : Mais… ça fait 4 fois plus que les 7 points de pas minimum ?

La CGT : Exact ! Et la part variable peut atteindre même un mois de la rémunération de base pour les Agents de Direction et … tenez-vous bien… un mois et demi pour celle des Directeurs généraux.

Le cadre RU : En euros, concrètement, ça fait quoi ?

La CGT : Et bien… Toujours en 2011, 96,8% des agents de direction – pour ne pas dire 100% - ont touché en moyenne 6 314€ !

Le cadre RU : Un 15ème mois de salaire, en somme ? Vous avez d’autres scoops dans le genre ?

La CGT : Oui ! 28,9% des agents de direction, soit 455 personnes ont bénéficié de points de « responsabilité supplémentaire », pour une moyenne, selon la branche ou la qualification, se situant entre 50 et 70 points mensuels… Si nos …

Le cadre RU : (lui coupant la parole) 70 point ? 10 fois plus que les misérables 7 points du pas minimum ? Et… en fonction de quels critères ?

La CGT : Ben… ça coule de source : MERITE !…

Le cadre RU : Si nos directeurs sont si méritants… C’est qu’ils ont eu des résultats hors du commun… et ces résultats…
Ne seraient-ce pas les nôtres ? Et si NOS résultats sont hors du commun…Pourquoi SEULS les directeurs seraient-ils dignes d’estime et de reconnaissance ?

La CGT : On peut aussi se poser les questions suivantes : Pourquoi les directions des organismes ne vont-t-elles pas défendre les intérêts de leur personnel à la CNAMTS ?
Ont-t-elles seulement demandé d’obtenir une enveloppe conséquente ?

Acte I - Scène 5 -

Et pis log… Et pis après  ?
le cadre RU , la cad sup’RDS, la CGT à tour de rôle face public, déclamer

Le cadre RU : Quand l’heure des attributions sonnera… La cad sup’RDS : …de responsable, ne vous trompez pas… La CGT :…aucun petit doigt votre direction ne lèvera…

Le cadre RU : …ni votre niveau de vie n’améliorera ! La CGT  : A vous manipuler elle continuera… La cad sup’RDS : …ses intentions elle vous cachera !

Le cadre RU : Pour améliorer votre salaire rien ne fera…

La CGT : …alors que chaque année, sans prorata…

Les trois, en chœur : …une bonne part du gâteau s’attribuera !

le cadre RU et la cad sup’RDS encadrent la CGT, qui s’adresse au public
La CGT : Avez-vous envie qu’on en reste à ce constat ? Vous êtes-vous reconnu dans un des personnages ? Vous arrive-t-il de participer au bal annuel des frustrés ?
Très prochainement sur cette même scène, je vous proposerai le deuxième acte du festival de la classification qui s’intitulera MISERE ou…

Soyez nombreux à nous suivre car c’est vous, public éclairé, qui déciderez de la fin à réserver à cette tragi-comédie.

 


 

Pièce - Salaire & Classification -

Acte 2

LE JEU DE DUPES


Après le premier acte intitulé "le Bal des frustré"
Le deuxième acte de la tragi-comédie perpétuelle
Acte II - Misère ou l’appauvrissement programmé
Mise en scène par la Direction
Produit par l’UCANSS

Acte II - Scène 1 -

Qui veut prendre leur place ?

Patrick, 36 ans, cadre expert depuis 12 ans dans un organisme de notre institution, orphelin et sans oncle d’Amérique, membre émérite des frustrés 2012 (comme en 2011, 2010, 2009, 2008…) fait ses comptes :

Tout augmente… le gaz, l’électricité, l’essence, le loyer, le pain… Waouh… Heureusement, pour faire face, mon salaire aussi augmente : 5 points de plus par mois en 2012, soit 28,34€ net dans ma poche. 28,34€ âprement arrachés à l’UCANSS par des GS (Gentils Signataires) engagés !

(Il ouvre encore une facture)

Zut ! J’ai oublié la hausse de la redevance télé : + 3% ! (il se lève et tourne en rond)

Mais où est-ce que je vais trouver tout ce pognon ?

Se laissant choir sur son canapé, Patrick allume machinalement la télé et tombe sur un de ces jeux fortement rémunérés… Retrouvant ses réflexes de frustré il s’écrie…

Mais… Pourquoi eux et pourquoi pas moi ?

Acte II - Scène 2 -

Qui veut gagner du pognon ?

Où l’on retrouve notre héros sous les sunlights d’un plateau de télé, placé sous le feu des questions de Jean Pierre Focu.

JP Focu : Attention…première question : pour 7 points Patrick… Aujourd’hui, à la Sécu, un N3 est embauché au SMIC. D’après vous, en 1993, date de la mise en place de la précédente classification, à combien était embauché un N3 toujours par rapport au SMIC ?
- A : à - 3,1% du SMIC
- B : à + 3,1%
- C : à + 31%
- D : à + 310%

Patrick : 310%, impensable ! …31%, impossible… Moins 3,1%...ils en seraient bien capables… plus 3,1%, c’est jouable… mais je préfère assurer mes arrières… Je vais faire appel à un ami de la CGT.

Bling…Bling…Bling… résonne le téléphone

L’ami : Allo…

Patrick : Salut, c’est Patrick… Je suis en direct de « Qui veut gagner du pognon ». Dis-moi,-toi qui es entré à la Sécu en 93, combien tu gagnais au N3 par rapport au SMIC ?

L’ami : J’ose à peine te le dire, tu vas être dégoûté. A l’époque on embauchait à 31% au-dessus du SMIC. Aujourd’hui, il faut être Niveau 5 pour atteindre ce salaire !

Patrick : (s’adressant à JP Focu) Réponse C, Jean Pierre. C’est mon dernier mot.

JP Focu : Gagné ! Bravo Patrick : en 20 ans, vous avez perdu 30% sur votre salaire de base, et ce, dès l’embauche !

Question suivante. Pour 15 points, Patrick, attention, là ça devient sérieux !

Avant 2004, un salarié promu d’un niveau 3 à 4 pouvait escompter une augmentation mensuelle de 200€ bruts. Aujourd’hui, en 2012, quelle est l’augmentation de salaire qui accompagne cette même promotion ?
- A : 100€
- B : 105€
- C : 200€
- D : 205€

Alors, d’après vous, Patrick ? … Un joker peut-être ? ...

Patrick : Non Jean-Pierre. La chance est avec moi ! J’ai un collègue qui, après 22 ans de bons et loyaux services, vient d’obtenir une reconnaissance, enfin une professionnalisation comme ils disent aujourd’hui !
Je sais ce que ça lui a coûté en augmentation de charge de travail, en implication et responsabilité supplémentaire. Je sais aussi ce que ça lui a rapporté financièrement : 105 euros brut par mois et ça sera mon dernier mot Jean Pierre .

JP Focu : Gagné ! En changeant de niveau, d’une classif à l’autre vous avez perdu 95 euros brut par mois d’augmentation Patrick. Bravo !

Enchaînons sans attendre avec la troisième question…
- Vous êtes prêt, Patrick ?

Patrick : Ben…oui…

JP Focu : 140% de son salaire de base… Voilà, Patrick, le montant plafond auquel un salarié de la CPAM pouvait prétendre avant 1992 comme fruit de son travail au bout de 8 ans minimum et 20 ans maximum…

Aujourd’hui, Patrick, un salarié de la CPAM peut prétendre obtenir 140% de son salaire de base au bout de…
- A – 6 ans minimum et 18 ans maximum
- B – 8 ans minimum et 20 ans maximum
- C – 10 ans minimum et 22 ans maximum
- D – Jamais, sauf peut-être si les GS œuvrent à faire passer la durée légale de cotisations de 42 à 62 annuités pour faire valoir ses droits à la retraite.

Patrick : Là, Jean-Pierre, je dois dire que la question me laisse 200% sans voix ! Je vais donc utiliser le joker 50/50.

JP Focu : Nous allons donc retirer 2 réponses sur les 4 proposées…Attention… Les réponses éliminées sont la A et la C… reste à vous montrer clairvoyant en faisant le bon choix parmi les deux réponses restantes… Patrick : Ben… La réponse « Jamais » paraît tellement incongrue que la tâche me semble grandement facilitée ! Je vais donc dire, sans hésitations, réponse B, « 8 ans minimum et 20 ans maximum », comme en 1992… Et c’est mon dernier mot, Jean-Pierre !

JP Focu : Ah quel dommage ! Il fallait répondre « JAMAIS ». Et oui Patrick, aussi incongru que cela puisse paraître, aujourd’hui avec une carrière complète vous n’êtes pas assuré d’atteindre le plafond de 140% de votre salaire d’embauche. Un peu plus de réflexion vous aurait sans doute enjoint à ne pas faire la même erreur que les Gentils Signataires de l’accord de 2004 qui a pénalisé 100% des salariés de la CPAM !

gagnerez du Pognon, Patrick, mais tentez donc votre chance chez les Dindons !

Ce n’est encore pas ici que vous

Acte II - Scène 3 -

Questions pour un dindon

Où l’on retrouve Patrick en finale, opposé à la direction de la CPAM Julien Lepervers : Autrefois valorisée, synonyme d’entraide et de référence, elle s’est vue sournoisement requalifiée pour se muer en…

BIP – Patrick a la main

Oui, Patrick, vous pensez à… ?

Patrick : La solidarité ?

Julien Lepervers : Belle tentative, mais ce n’est pas ça… je continue… pour se muer en une notion floue qu’adopte avec frénésie certaines entreprises ou reconnaissance rime avec absence…

BIP – La direction a la main

La direction : Le transfert « solidaire » du travail ! Par exemple on passe de 4 Équivalents Temps Plein à 3 pour effectuer le même travail.

Julien Lepervers : Encore un bel essai stratégique… Mais non ! Je continue… avec absence car comme le savoir faire a un coût, la solution toute trouvée a consisté …

BIP

Patrick : L’ancienneté ! Julien Lepervers : Bravo ! Vous avez gagné ! Ou perdu…Car je ne résiste pas à l’envie de lire la fin de ma fiche… a consisté à convertir 2% d’ancienneté en 2 points. Permettez-moi de sourire, Patrick, car, franchement, ce n’est pas la peine d’être fort en calcul pour comprendre que les salariés de la CPAM se sont fait avoir : 2% d’un SMIC représentent 28€, alors que 2 points de plus, toujours à 7€ le point depuis 2010, c’est moitié moins !

Pour vous consoler Patrick, vous ne partirez pas les mains vides ! Les guides Machette sont heureux de vous offrir le règlement intérieur d’un organisme en cinq volumes avec une magnifique couverture en simili skaï !

Patrick, en son for intérieur : Mais ce n’est pas avec ça que je vais faire bouillir la marmite. Il ne me reste plus que le schmilblic !

Acte II - Scène 4

Le Schmilblic

Guy Cépadulux : Je vous rappelle que le montant de la cagnotte du schmilblic est de 700 euros. Premier candidat…

 ??? : C’est Papy Mougeot

Guy Cépadulux : Votre question Monsieur Papy Mougeot : Est-ce que le schimili- mili… miliblic pourrait momenta-nément sembler remplir mon porte monnaie et en réalité durablement le vider ?

Guy Cépadulux : Oui, en effet, il pourrait.
A quoi pensez vous ?

Papy Mougeot : Aux exonérations de cotisations qui amputent nos salaires de 42,6% et qui cessent d’alimenter la part différée de notre salaire qui finance les assurances maladies, retraite, famille ou accident du travail.

G. Cépadulux : Ah vous n’êtes pas loin… Mais non ce n’est pas ça. Attention nous rajoutons…2 Euros dans la cagnotte. Candidat suivant… 2ème candidat : Bonjour. Est-ce que le schmilblic pourrait paraître à la page des trucs et astuces du « Petit DRH illustré » ?

G. Cépadulux : Oui, il pourrait… Vous pensez à quoi ?

2ème candidat : A une arnaque qui consisterait à budgéter des parties de salaires (par ex : 2,5 % de la masse salariale, soit 135 M d’euros) et de lier leur versement à l’atteinte d’objectifs. Imaginez que malgré vos efforts vous n’atteigniez que 85% de vos objectifs… Pour le coup l’arnaque pourrait rapporter gros : 21 Millions d’euros ! Mais attention toujours avec l’aval de Gentils Signataires.

G. Cépadulux : Vous brûlez mais ce n’est encore pas ça. Et 2 euros de plus dans la cagnotte qui atteint maintenant des sommets : 704 euros ! Candidat suivant…

C’est au tour de Patrick notre malheureux dupe

Patrick : Est-ce que le schmilblic pourrait avoir été créé par des illusionnistes qui nous feraient croire que l’on peut toujours faire plus avec toujours moins ?

G. Cépadulux : Quelle culture d’entreprise, Patrick !
A quoi pensez vous ?

Patrick : A l’intéressement

G. Cépadulux : Bravo Patrick ! Vous êtes le gagnant de la mirifique prime d’intéressement de 704 Euros ! Il ne nous reste plus qu’à remercier nos généreux donateurs, les illusionnistes qui sévissent à la CNAM et les GS qui nous ont sorti du chapeau une prime financée par :
- la baisse des effectifs, corollaire de vos "excellentes" conditions de travail,
- la division par deux minimum du montant de l’ancienneté et de la valorisation financière d’une promotion,
- l’exonération des charges qui amputent votre salaire différé de 42,6%,
- et enfin, le blocage de la valeur du point qui a fait perdre à l’attribution d’un pas de compétence 6% de sa valeur en 3 ans !

Acte II - Scène 5

Et pis log – Et pis après ?

Le candidat Patrick a eu un impact mémorable sur l’audience. Les infos sur les conditions de salaires à la sécu révélées lors des jeux TV valaient bien un JT de 20H.

C’est pourquoi, depuis, chaque soir en prime time est diffusé ce flash spécial…

Méfiez vous des mirages du jeux, vous pourriez être dupés

Par des illusionnistes et de Gentils Signataires

Qui d’un tour de passe- passe

Font du "qui perd gagne "

Le "qui gagne perd " !

Ne restez pas motus et bourses cousues, car seule votre voix peut changer la donne, devenez les maîtres du jeux, public éclairé, pour décider de la fin à réserver à cette misérable tragi-comédie

 

 


 

 

 

La GRANDE ILLUSION

 

Pièce - Salaires & Classification - Acte 3

LA GRANDE ILLUSION
Après le "Le bal des frustrés " et "Le jeu de dupes ", la CGT présente
le troisième acte de la tragi-comédie perpétuelle
l’Acte III MYSTIFICATION ou tapis rouge pour chou blanc !
Mise en scène par la Direction
Produit par l’UCANSS

Acte III - Scène 1 -Prologue

Après son passage à la télé, c’est dépité, déprimé, dupé, et…les poches vides que Patrick rentre chez lui déposer les cinq volumes du règlement intérieur d’un organisme, gracieusement offerts par les guides Machette au cours de l’émission "questions pour un dindon ". Décidé à ne pas se morfondre, il dépose sa simili récompense sur la table jonchée de vraies factures et engage femme et enfants à le suivre pour un moment de détente à la fête foraine voisine. Après quelques tours de manèges étourdissants, Patrick passe devant la roulotte de Mme Irma, grande voyante conventionnée secteur 1 (ça, il peut encore se l’offrir…)…Il entre…

Acte III - Scène 2 - Le magicien d’OSE

(Organisation du Saccage des Effectifs)

Mme Irma Caressant sa boule de cristal :
Vous êtes dans le milieu artistique ? Du cirque ?

Patrick : Hummmm…
J’ai parfois l’impression d’être un clown en effet mais… Sans le nez rouge ! Ou à la rigueur… Un clown triste…

Mme Irma  : Pourtant, je vois un chapiteau, des artistes… Un sorcier peut-être ou…plutôt un magicien…

Patrick : Un magicien ?

Mme Irma : Oui, un magicien…mais attention, un maître magicien ! De ceux qui en font toujours plus avec toujours moins. De ceux qui sont capables, en 5 ans, de 2005 à 2010, d’absorber au niveau national 1,3 millions d’assurés supplémentaires tout en faisant disparaître plus de 7 000 ETP ! (*)
De ceux qui, grisés par le succès, cherchent toujours à en faire plus et osent mettre à l’affiche le célébrissime numéro de la femme coupée en deux…

Patrick : De la femme coupée en deux ?
Mais c’est barbare !

Mme Irma : Oui Patrick, d’autant plus barbare que je vois que ce numéro consiste à ne remplacer qu’un départ à la retraite sur deux, de 2010 à 2013...
Ce qui fera encore 4000 ETP de moins dans un contexte déjà catastrophique fait d’explosion des charges, de précarité galopante et de complexification de la législation !

Patrick : Vous m’effrayez, Madame Irma ! Mais qui est donc ce magicien qui Organise le Saccage des Effectifs ?
Dites m’en un peu plus…

Acte III - Scène 3 - Le festival de CNAM

Mme Irma Scrutant sa boule :
Je vois un tapis rouge… des artistes…
des récompenses… des honneurs..

Patrick : Ah oui ! Là, vous approchez de la vérité Mme Irma ! La tâche accomplie par mes collègues et moi-même fait de nous des stars ! Depuis des années, nous raflons toutes les statuettes ! Jugez plutôt :

- MOLIERE des dépenses de fonctionnement : MOINS 4,4% en 5 ans ! Songez pourtant que nos coûts de gestion, déjà faibles, ne représentent que 3% de notre budget total contre plus de 16% par exemple pour les mutuelles !
- PALME de la productivité : PLUS 12,3% en 6 ans ! En 2005, un ETP avait en charge 758 bénéficiaires contre 885 en 2010 !
- OSCAR du coût de gestion des bénéficiaires : MOINS 8,1% en 5 ans ! Le coût de gestion d’un bénéficiaire était de 67,43€ en 2005, contre 62,24€ en 2010 !
- GRAMMY AWARDS du coût du point de performance : MOINS 10,9% en 1 an ! Le coût du point de performance étant censé mesurer « l’efficience » des caisses, cette baisse de presque 11% fait de nous les champions toutes catégories de l’efficience !

Mme Irma  : Ah…Je vois que je ne fais pas fausse route avec mes visions ! Vous vous situez enfin dans ce décor ! Et… Cerise sur le gâteau, vous êtes vraisemblablement reconnu dans vos activités professionnelles !

Patrick : Bien… Pour dire la vérité… Si je vois bien quel rôle m’est imparti, je ne suis pas vraiment aveuglé par le montant de mon cachet !
Sans faux jeu de mots, je peux même dire que la pilule est plutôt dure à avaler !

Acte III - Scène 4 - La grande lessiveuse

Mme Irma : Bizarrement, en opposition avec les récompenses décernées en pleine lumière, je vois maintenant des réseaux obscurs… _ Une économie souterraine… Ne vous fâchez pas, Patrick, mais… trempez-vous dans le blanchiment d’argent ?

Patrick : Pas que je sache, au contraire dans mon entourage professionnel, nous avons à cœur d’œuvrer au mieux dans un contexte contraint… Alors, le blanchiment… je ne vois pas.. Vous auriez dit "pressing" , "laverie" à la rigueur… Parce qu’en effet, la plupart du temps… Je suis nettoyé… à sec !

Mme Irma estomaquée devant sa boule : Mais alors, que font-ils de tout ce fric ?

Patrick : Tout ce pognon ? De quoi parlez-vous à la fin ?

Mme Irma : De montagne de fric ! C’est que ça rapporte d’être des stars !
- Pour le MOLIERE, c’est 136 millions d’euros d’économies en 5 ans sur les dépenses de fonctionnement !
- Pour la PALME, c’est 306 millions d’euros d’économie en 5 ans, grâce à la hausse exceptionnelle de votre productivité !
- Pour l’OSCAR, ce sont 288 millions d’euros de frais de gestion supplémentaires qui auraient été nécessaires sur 5 ans si les coûts de gestion des bénéficiaires affichés en 2005 avaient été conservés

Patrick : C’est ce que vous dit votre boule de cristal ? Une dépense évitée de 288 millions ?
Des économies quoi ? Grâce aux efforts de l’ensemble des salariés de la Caisse ?
Quand je pense que 10 points pour tous, là, tout de suite, auraient un coût de 80 millions seulement !

Acte III - Scène 5 - Et pis log… et pis après

Patrick, empreint de désillusion après la description faite de son environnement professionnel, s’apprête à quitter Mme Irma lorsque cette dernière entre en transe et comme possédée, lui assène les prophéties pour le moins funestes de sa boule de cristal

===================

- De plus de bénéficiaires tu t’occuperas, Mais sur moins de collègues tu compteras
- Les lauriers de la productivité tu récolteras De ceux de la hausse de salaire tu te passeras
- Roi de l’efficience on te couronnera mais de faire encore mieux on te demandera
- D’idées novatrices tu fourmilleras et la boîte à idées de remplir on te demandera
- De l’inflation galopante tu te soucieras, quand ton pouvoir d’achat on réduira...
- Sur une hausse de la valeur du point tu compteras, Mais de cet objectif on te détournera

===================

Patrick : (pétrifié par les prédictions de Mme Irma) : Mais alors.. Tout est joué d’avance ? Y’a donc plus rien à faire ?

Mme Irma  : (sortant de sa transe et désignant Patrick du doigt)
Il ne tient qu’à vous de ne plus faire cas des discours formatés.

Réagissez, Patrick ! Ne laissez personne décider de votre avenir ! Ne vous laissez plus berner par les illusionnistes.

Décidez vous-même de la fin à donner à cette tragi-comédie !

 

 


 

Le JOUJOU EXTRA

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Pièce - Salaires & Classification - Acte 4 le joujou extra

mardi 4 juin 2013

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Après le "Le bal des frustrés ", "Le jeu de dupes ", et La grande illusion
Le SINECOS-CGT38 présente
Le joujou extra
le quatrième acte de la tragi-comédie perpétuelle
l’Acte IV - MASCARADE ou Évaluation Abusive d’Élèves Atterrés
Mise en scène par la Direction
Produit par l’UCANSS

Scène 1 – Abracadabra…EAEA

Trois ans qu’il attendait ce moment… Patrick poussait enfin la porte de la fameuse agence « Tous Acteurs de Notre Histoire » !
Quand on lui avait annoncé que son DIF était enfin accepté, il avait d’abord cru à un canular !
Après une si longue attente, pouvoir bénéficier d’un coaching individualisé dispensé par cette célèbre agence, c’était inespéré !

Patrick : Bonjour Madame je suis Patri…

La coach (d’un ton empressé et avenant) : Ah bonjour Patrick, je vous attendais. Je me présente, je suis Mme Nove, Pélagie Nove. Entrez dans mon bureau… Alors Patrick, parlez moi un peu de votre démarche…

Patrick  : Et bien voila… Cela fait maintenant des années que je me jette à corps perdu dans mon travail, convaincu qu’à force d’investissement et de sacrifices au service de mes Publics, je parviendrais à obtenir la reconnaissance de mes excellents résultats. Las …
Après avoir dansé avec les frustrés, joué avec les dupes et été désorienté par la grande illusion, je me retrouve totalement désabusé, appauvri et mystifié !

Pélagie Nove (enthousiaste) : Mais c’était sans compter sur nous… Nous avons un joujou extra qui fait crac, boum… euh… (rougissante) qui s’appelle EAEA et qui va vous remettre en selle ! Nous allons faire le point sur vos attentes, vos expériences, vos compétences, vos savoirs, savoir faire, savoir être…

Patrick (l’interrompant involontairement) : Ouah !

Pélagie Nove : Et les mettre en perspectives avec nos objectifs, nos valeurs, nos gains, nos récompenses (exaltée) pour notre plus grand profit !

Patrick (un peu apeuré) : euh notre profit ? Le vôtre et le mien ?

Pélagie Nove : Mais bien sûr Patrick, évidemment voyons. Vous serez d’ailleurs totalement rassuré sur les bénéfices partagés de ce merveilleux joujou quand vous saurez qu’il est basé sur un échange privilégié. Son potentiel est unanimement reconnu… Il est utilisé et plébiscité par de grandes entreprises publiques et privées !

Patrick (cette fois, impatient) : Alors on démarre ?

Scène 2 – EAEA ou Évaluation Abusive d’Élèves Atterrés

Patrick : J’aimerais enfin que la réalité de mon travail soit prise en compte. Aujour-d’hui, tout est normé, tracé, encadré, formaté, tant et si bien que mon patron croit bien connaître cette réalité, alors qu’il n’en est rien !

Pélagie Nove : Mais nous avons ce qu’il vous faut, Patrick ! Toute une batterie d’indi-cateurs chiffrés et objectifs qui va nous permettre de coller au plus près de votre réalité : production, productivité journalière, horaire, par activité, par mission… Ainsi, rien ne nous échappera !

Patrick : Euh… mais la réalité de mon travail ce n’est pas que des chiffres, bien au contraire… Et puis il ne faudrait pas non plus que connaissance rime avec flicage !

Pélagie Nove : Bien sûr que non Patrick ! Restez confiant… il s’agit simplement de mettre en valeur votre investissement, vos progrès mais aussi vos résultats.

Patrick : Mais mon travail et sa réalité c’est aussi les autres. Sans mes collègues et notre travail collectif, je ne suis rien. En classant et en individualisant, au final, vous poussez à la concurrence au détriment de l’entraide !

Pélagie Nove (agacée) : Ah mais vous voyez le mal partout
Patrick ! Je vous rappelle qu’il ne s’agit que d’un moment privilégié d’écoute, libre et sans contrainte qui permet de prendre du recul, une occasion de faire le point…

Patrick  : Ah, vous me rassurez ! Mais alors peut-être pourra-t-on aussi parler de la qualité de mon travail ?

Pélagie Nove (enthousiaste) : Mais bien sûr Patrick ! Nous parlerons de votre implication, de votre efficience, de votre autonomie, de votre dimension relationnelle et que sais-je encore, tout est ouvert Patrick, tout !

Patrick (emporté) : Tout ? Nous parlerons aussi de la reconnaissance financière alors ?

Pélagie Nove : Mais vous êtes bien vénal Patrick ! Il n’y a pas que l’argent dans la vie… Il y a quantité de façons d’être reconnu…

Patrick :  ???

Scène 3 – EAEA ou Maux croisés

Pélagie Nove : Allez Patrick ! Entrons dans le vif du sujet ! Venez vous asseoir à mes côtés, c’est la condition idéale pour le bon déroulement de votre EAEA.
Regardons ensemble l’écran. Je vous laisse découvrir cet outil extraordinaire qui "constitue une prégnance supplémentaire à l’employabilité"

Patrick : ???

Pélagie Nove : Je vous sens perplexe, Patrick… Ne vous inquiétez pas, c’est ensemble que nous allons, vous et moi, relever ce challenge. Dans un premier temps, nous allons juger de… Euh, nous intéresser à vos compétences…regardons ensemble l’écran…

Patrick : On dirait une bataille navale ! On est soit touché, soit coulé, quoi !

Pélagie Nove : Vous avez le sens de l’humour, Patrick ! De l’esprit ! Très positif, ça, très positif ! Je sens que vous allez être au top dans la case savoir être.
(puis, pointant l’écran) Vous voyez, ici, Patrick, l’outil est on ne peut plus simple :
pour chaque item, nous avons quatre niveaux de compétence :
- A, qui signifie compétence non acquise,
- B, partiellement acquise,
- C, acquise
- D, compétence maîtrisée…

Patrick : Et NMO, c’est pour "Nul, Mais Optimiste" ?

Pélagie Nove : Attention, Patrick, ne transformez pas votre humour en insolence ou impertinence !...
ça risquerait de vous coûter des points…
Plus sérieusement, cette case NMO signifie Non Mise en Œuvre.
Afin de ne pas perdre de temps, je vous propose de parcourir les résultats que j’ai pré enregistrés.

Patrick et son coach déroulent ensemble l’évaluation, quand il s’arrête sur un item.

Patrick  : Excusez-moi…
Comment avez-vous pu déterminer ma « maîtrise » en curiosité intellectuelle ?
Quels sont les indicateurs chiffrés et objectifs ?

Pélagie Nove : Ne nous arrêtons pas sur des détails, Patrick…. Ayez plutôt un point de vue d’ensemble.
Vous aurez de toute façon tout le temps pour relire cet EAEA… Et me le rendre signé pour demain matin.

Patrick : Et pour modifier ?

Pélagie Nove : Euh… Ben…
A vrai dire…
Il me semble que case cochée, case adoptée !...
Le logiciel refuse la touche “return“....
Et fort heureusement, car s’il fallait tout reprendre, ce serait terriblement chronophage...

Patrick : Mais…
C’est un prototype, votre outil ? Et j’en suis le cobaye ?

Pélagie Nove (exaltée) : Ah ! Patrick, merci, merci !
Je vous inscris de suite au stage “Processus d’amélioration et de perfectionnement de l’outil par repérage exhaustif des dysfonctionnements" .

Patrick : C’est pas trop ce dont j’avais besoin…
J’avais déjà demandé une formation “relations avec un public précaire“ il y a trois ans, en deux sessions…
Et je ne l’ai jamais obtenue…

Pélagie Nove (exaltée) : Non Non…
Ne me remerciez pas Patrick.
Tout ça est en parfaite adéquation avec l’atteinte de nos… euh… de vos objectifs !

Patrick : Et c’est quoi l’objectif cette année ?

Pélagie Nove : Justement, Patrick, cet objectif colle parfaitement à la réalité de votre terrain et au CPG . Voyez plutôt (elle lit consciencieusement le libellé de l’objectif, rubrique pré remplie -NDLR,).
“Accueillir, chaque jour un panel de clients composé de
- + 3,5% de femmes blondes
- + 2,8% d’hommes moustachus, bruns, célibataires, âgés de 30 à 49 ans
- + 2,75% de jeunes (18 à 25 ans), ayant les yeux de couleur bleue" Patrick, fixons-en tout de suite la date de point d’étape…. Disons… le 12 décembre !

Patrick : C’est quoi, encore cet objectif ? Autant me demander une étude sur la sexualité des sauterelles en Amazonie, avec pour seul moyen une loupe en plastique trouvée dans un œuf Kinder !

Pélagie Nove (agacée) : Ne focalisez pas sur les moyens Patrick !
Tout cela est annexe !
L’important, c’est l’atteinte de votre objectif !
N’oubliez pas que la prime d’intéressement de tout le personnel en dépend….

Patrick : Ah..
Mais là, je vois une case commentaires. Je peux donc émettre quelques réserves. Je dicte et vous saisissez, Mme Nove ?
Alors c’est parti : "dans le cadre de l’objectif qui m’est fixé pour cette année, je demande à connaître quels sont les moyens supplémentaires pour…“

Pélagie Nove : Stop Patrick !
Impossible d’en écrire plus…
Voyez : "Nombre maximum de caractères saisis atteint“.
Mais... Ne vous formalisez pas : c’est un argument de plus pour obtenir votre formation !
Ouhhhh... Mais je vois que l’heure tourne et j’ai un autre rendez-vous avec un de vos collègues qui lui aussi est désireux de se voir offrir de nouvelles perspectives.
Prenez le temps, ce soir, Patrick, de lire votre EAEA et vous me le rapportez signé demain matin sans faute !
Je compte sur vous.

Scène 4 – EAEA ou la désillusion

Patrick sort de la pièce et croise le collègue en question. C’est son copain CGT

Patrick : Ah, CGT… Toi aussi, t’avais demandé ce coaching ?

Pélagie Nove (entendant des éclats de voix, sort à son tour).
Bonjour CGT ! Vous revenez me voir avec votre EAEA signé ?

CGT : Sûrement pas ! Et, comme vous me l’avez conseillé, je l’ai relu attentivement et posément. A tout le personnel je dis que l’EAEA n’a pas vocation à exaucer vos souhaits ou à améliorer votre situation. Sous ses aspects d’écoute ce n’est qu’un outil de management destiné…

Patrick : …à mieux cerner la réalité et la spécificité de mon travail et de ma place au sein d’une équipe ?

CGT : Dit comme ça on pourrait y croire ! Non il s’agit plus simplement de définir les tâches et l’organisation du travail mais aussi…

Pélagie Nove : …d’accompagner le personnel pour l’aider à surmonter les éventuelles difficultés rencontrées !

CGT : Tant de naïveté me touche… encore une fois non, il s’agit de contrôler votre travail et …

Patrick : …de favoriser la participation ?

CGT : Plutôt de vérifier la conformité de votre comportement et votre adhésion aux "valeurs" de l’entreprise !
L’évolution des entretiens, au fil des décennies, suit d’ailleurs les différentes stratégies patronales.
Dans les années 80, il s’agissait …

Pélagie Nove : …de reconnaître notre travail, sa qualité et ses résultats de façon sonnante et trébuchante !

CGT : C’est ça Mme Nove !
Vous êtes en état de grâce aujourd’hui ! En fait les salaires ont été individualisés, la notion de "mérite" et la mise en concurrence de tous contre tous ont été introduites pour en finir une fois pour toutes avec les garanties collectives. Dans les années 90, l’objectif était…

Patrick : …de développer notre autonomie, de favoriser le participatif, d’encourager notre responsabilité ?

CGT : Encourager votre responsabilité ?
Et pourquoi pas favoriser votre épanouissement pendant que vous y êtes !
Non, il fallait effectuer un transfert de responsabilité en vous rendant co-responsables des objectifs et des résultats de l’entreprise sans jamais vous donner la main sur les moyens !
Enfin dans les années 2000…

Pélagie Nove : …le but recherché était de donner du sens au travail, d’impliquer dans les projets, de créer l’émulation !

CGT : Et le Père Noël est un Patron !
La réalité est d’exiger des salariés une disponibilité totale au service de la "compétitivité".
Pour cela il faut adhérer aux "valeurs" de l’entreprise : se "dépasser" pour faire face à l’intensification du travail, se "dépasser" toujours pour faire face au durcissement des objectifs. Voici la réalité des soi disant valeurs de l’entreprise :
Faire toujours plus avec toujours moins. Et pour finir, accepter d’être évalué non plus sur son travail mais sur des critères comportementaux !

Scène 5 – Et pis log… Et pis après ?

- Des joujoux bien emballés tu te méfieras
Car au déballage, Des objectifs inatteignables tu trouveras
- De moyens tu manqueras
De plus de travail on te chargera
- De formations souhaitées tu te passeras
Celles non demandées on t’imposera
- De mise en concurrence on t’affligera
De mise en concurrence on t’affligera Du travail collectif on ne fera pas cas
- Tes légitimes attentes tu oublieras
Du travail collectif on ne fera pas cas Des "valeurs" de l’entreprise on te formatera

Avec la CGT, cette mascarade tu refuseras
Et de ta signature, ton EAEA se passera !

 

 


 

  • Tract distribué à la CPAM de Moselle sur la classif

Pétition à signer et à renvoyer au 

syndicat CGT CPAM de Moselle 18-22, rue Haute Seille 57751 METZ CEDEX 9


Classification Groupe de travail du 3 juillet 2012

Le Directeur nous a informé qu’il n’avait pas de mandat de négociation !

DÉCLARATION « GROUPE TRAVAIL UCANSS SUR LA CLASSIFICATION » DU 03 JUILLET 2012.

Nous tenons en préambule à réaffirmer que la classification doit obligatoirement s’accompagner d’une véritable politique salariale.

Cela passe inévitablement par l’augmentation de la valeur du point à 10€, le salaire d’embauche ne pouvant être inférieur à 2 000€ brut.

Pour gommer la perte du pouvoir d’achat subie par les salariés de la Sécurité sociale au cours des 10 dernières années, il est indispensable de revaloriser immédiatement tous les salaires de 300€ brut et l’attribution d’un demi-mois de salaire en lieu et place de l’intéressement.

Les effets néfastes de la classification de 2004 applicable au 1er février 2005, ne sont plus à démontrer :

• Absence de reconnaissance de l’expérience professionnelle : l’ancienneté a été réduite à peau de chagrin. De 2% par an avec un maximum de 40%, nous sommes passés à 2 points annuels plafonnés à 50 points,

• La quasi-totalité des salariés sont bloqués dans leur niveau, compte tenu de l’absence de déroulement de carrière,

• Les entretiens annuels d’évaluation accentuent la pression exercée sur les salariés,

• les mesures aléatoires (points de compétence) ont pris le pas sur les garanties individuelles et collectives. La part réservée au mérite est grandissante.

Ces deux derniers points ont eu pour effet de générer la mise en concurrence entre les salariés et d’accentuer la dégradation des conditions de travail, ce que la fédération CGT n’a eu de cesse de dénoncer depuis plusieurs années.

Il aura fallu attendre les BSI 2010 et 2011 ainsi que le diagnostic national sur les conditions de travail pour dévoiler au grand jour les impacts négatifs de la classification sur la santé des salariés, pour qu’enfin l’UCANSS admette l’existence de cette souffrance au travail.

Nos demandes incessantes et répétées d’ouvrir une négociation sur la classification sont restées vaines, malgré que ce thème soit prévu au calendrier des négociations depuis 2009.

L’UCANSS n’a pas davantage entendu le personnel qui au cours de ces trois dernières années s’est mobilisé sur cette question.

Il aura fallu attendre le 15 mars 2012 et l’envahissement des locaux de l’UCANSS par les militants CGT pour qu’enfin l’employeur daigne y prêter l’oreille et proposer une date de réunion. Malheureusement en guise de négociation, l’UCANSS propose un groupe de travail, objet de la réunion du 3 juillet 2012.

Pour le personnel, il s’agit d’une nouvelle provocation.

Malgré le mépris affiché de l’UCANSS, la fédération CGT a néanmoins fait le choix de participer à ce groupe de travail.

Notre démarche a pour but de porter les revendications des salariés de la Sécurité sociale et poser ainsi les bases de la future négociation.

Pour la CGT, elles doivent s’articuler autour des points suivants :

• Une grille unique avec la mise en place d’emplois repères et le positionnement des métiers, avec les diplômes correspondants et le respect du principe à travail égal, salaire égal quels que soient la branche et l’organisme, • Inverser la tendance actuelle et redonner une place prépondérante à la reconnaissance de l’expérience et des savoir faire tout au long de la vie professionnelle, par l’attribution d’au moins 5 points tous les ans et tout au long de la carrière.

• Le respect du protocole sur l’égalité des chances pour permettre réellement l’embauche de salariés sans qualification,

• La reconnaissance à leur juste valeur des diplômes, qualification et formations, le positionnement du premier niveau de cadre au niveau 6,

• L’automatisme dans le passage d’un niveau à l’autre et des déroulements de carrière pour toutes les catégories, suppression de résultat et le refus de son extension à d’autres catégories,

• L’abandon des entretiens d’évaluation.

• Le retour à une augmentation annuelle de la valeur du point au moins égale à l’inflation.

A ce propos nous sommes surpris du contenu de la note présentée par l’UCANNS au Cor du 28 juin 2012. Tout le paragraphe sur les éléments de contexte 2012 sont révélateurs des choix politiques du Comex et de l’UCANSS que nous ne partageons pas. S’inscrire comme vous le faites dans une politique de rigueur pour justifier la mise à bas de notre système de rémunération est pour nous inacceptable. Nous restons attachés à un système où la rémunération de chacun correspond à la multiplication du coefficient par la valeur du point. Aujourd’hui la fédération CGT dépose à l’UCANSS les premières signatures des salariés soit déjà 12 987 qui exigent l’ouverture de véritables négociations.

P.-S.

Continuons à faire signer la pétition exigeant l’ouverture de négociations

petition_classification.pdf

 


 

 

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